Gauche

 

 

AccueilNos OuvragesNos MultimédiaLa BoutiqueChroniques de Claude FayetteNos Articles en ligneInventaire des billets raresInventaire des petits numérosEst-ce un Bojarski? Billetophilie Nos Liens et Nos partenairesPour nous contacter sur nos produits ou pour toutes demandes d'information

 

 

Rechercher

 

 

 

 

Du plus petit au plus grand : la quête du Graal
Article précédent

Claude Fayette, le 10/04/2006

Lorsque je sors mon premier ouvrage en 1987, je bouleverse l'ordre établi de la collection de papier-monnaie en prenant en compte les dates d'émissions et les quantités émises, considérant ainsi la numismatique papier à l'identique de la numismatique métallique. À dater de ce moment, chacun s'est attaché dans la mesure du possible à posséder au moins une vignette de chaque émission, en particulier pour les coupures les plus faciles à trouver, et peu à peu s'est imposée comme une évidence la tendance à rechercher une coupure parmi les premiers billets sortis jusqu'à considérer à juste titre dans cette quête un billet en A1 n°1 comme le Graal d'une collection.


Un billet exceptionnel : le 1000 Frs Richelieu A1 n°1

Aujourd'hui, le collectionneur, toujours avide de nouveautés et parfaitement informé au travers de parutions étoffées et d'articles dans lesquels je m'efforce de toujours éveiller au maximum les curiosités, oriente aussi ses recherches vers les numéros les plus élevés des derniers alphabets sortis pour les coupures modernes.
Un nombre croissant de passionnés s'est mis en quête de posséder pour un bon nombre de billets modernes le plus petit numéro possible dans l'alphabet A1 et la dernière lettre du dernier alphabet émis. Ainsi les extrêmes se rejoignent et la naissance d'un billet s'avère toute aussi intéressante que ses derniers jours de vie en tant que billet ayant cours légal, après sa mort administrative il renaît de ses cendres et brille dans l'esprit de ceux qui apprécient sa valeur de collection.
Là encore on bat en brêche cette tendance au jeunisme à tout prix, les derniers seront peut être les premiers, dans tous les cas un billet de banque évolue tout au long de sa vie et chaque étape nous intéresse.


Deux exemplaires extrèmes du 5000 Frs Terre et Mer

Exemple le 100 Francs Delacroix qui détient un record absolu, celui de la coupure ayant été imprimée en plus grand nombre d'exemplaires c'est à dire qui possède le plus gros numéro de contrôle jamais imprimé sur un billet de la Banque de France. Les collectionneurs cherchent à se procurer un billet de l'alphabet 298 si possible dans une des dernières lettres de cet alphabet. Des prix surprenants sont à attendre pour des numéros de contrôle records.


Un des derniers 100 Frs Delacroix


Depuis plusieurs mois, j'ai commencé une étude approfondie sur ce billet qui pose des interrogations multiples, et au plus j'avance dans mes recherches, au plus le champ d'investigations s'agrandit et réserve des surprises qui feront l'objet d'articles ultérieurs. J'ai besoin que les collectionneurs me fassent parvenir leurs numéros d'alphabets afin que le plus grand nombre de coupures recensées me permette de confirmer certaines orientations de travail. Une synthèse doit ensuite se faire et le moindre détail révélé peut servir à consolider une échelle de raisonnement parfois insolite. Je remercie tous ceux qui m'ont fait parvenir leur liste.
L'inventaire sur ce site favorise les recherches et en permanence il est possible d'être informé des dernières découvertes comme tout récemment la lettre R de cet alphabet 298.

Un billet tout à fait à part, le 20 Francs Debussy qui est le billet de tous les excès et dont la petite valeur faciale a permis de le collectionner de multiples façons, en particulier dans presque tous les alphabets.
Très recherché en lettre A, rare dans la majorité des alphabets antérieurs à 15, voire très rare pour certains A4, A5,A6… Certains de ces billets peuvent se négocier à plus de 250 euros. Les alphabets A31, A63, A64 pour les coupures à fil de sécurité trouvent preneur à plus de 200 € pour le A31 ou plus de 100 € les A63, A64, les A26 et B26 atteignent aujourd'hui des " prix d'amateur ". L'alphabet 64, dernier alphabet émis, est collectionné dans toutes les lettres, la dernière que nous connaissons étant la lettre K. Plusieurs collectionneurs s'attachent à posséder toutes les lettres pour cet alphabet, les lettres A, C, K pouvant se négocier à plus de 100 euros, deux ou trois " passionnés " colligent même toutes les lettres de tous les alphabets soit plus de 1500 billets.
Bien entendu comme pour les autres coupures les petits numéros en lettre A1 sont très demandés et un collectionneur n'hésitera pas à acquérir un billet dont le numéro est légèrement plus petit que celui qu'il détient, le sien instantanément sera repris par un de ses confrères sans aucune difficulté.
Ce phénomène tend à se généraliser pour d'autres coupures et nous allons assister à court terme à des différences de prix considérables selon les numéros de certains billets comme c'est déjà le cas dans certains pays étrangers comme les Etats-Unis, ou plus proche de nous en Angleterre où des écarts de cotes énormes sont souvent constatés pour une même coupure uniquement dus à un numéro plus ou moins spécifique.
Parmi les derniers alphabets très demandés, le 74 du Quentin de la Tour, dernière lettre connue la lettre E. 22 collectionneurs avaient donné un ordre lors de la dernière vente sur offre de la CGB, le prix atteint 385 € pour un B74 en état pr NEUF.
Plusieurs autres coupures vont connaître la même aventure, le 500 Francs Pascal pour l'alphabet 412, le 200 Francs Montesquieu pour l'alphabet U.168 dernière lettre émise, le 100 Francs Corneille dans les alphabets de remplacement W.1247 et W.1248, le 50 Francs Racine pour les derniers alphabets W.299 et W.300, ou un peu plus anciens les alphabets de remplacement du 500 Francs Châteaubriant W.147 à W.150.
Il convient de noter les 143 € réalisés par le dernier alphabet 306 du 100 Francs Paysan lors de la vente CGB, 12 ordres avaient été enregistrés, ce qui confirme que des coupures antérieures commencent elles aussi à connaître le même phénomène, mais pour l'instant ce sont surtout les coupures de la Vème République qui sont le plus concernées.


Un très petit numéro pour une coupure de la Dernière Gamme


Pour le 50 Francs Saint-Exupéry, les billets du premier million imprimé sont très recherchés. J'ai la confirmation que seules 5 lettres ont circulé ABGHN, ces billets de rareté inégale se négocient au minimum 150 €, chaque lettre prochainement référencée va recevoir sa propre numérotation et sa propre cotation.

Il est important d'analyser cette nouvelle façon de collectionner mais il est souvent difficile pour ne pas dire impossible d'acquérir toutes les émissions de certaines coupures soit pour des raisons de raretés extrêmes soit tout simplement pour des raisons de coût.
Les collectionneurs ont donc délibérément choisi de posséder au moins la première et la dernière émission. Dans un deuxième temps, ils essaient de compléter dans la mesure du possible certaines séries d'émissions au fur et à mesure de leurs possibilités.


Le plus bel exemplaire connu du 10000 Frs Génie A1 n°4

Que va-t-il se passer dans l'avenir ?
Certains collectionneurs deviennent de plus en plus pointus et se spécialisent dans une ou deux coupures ce qui risque de pousser certains prix pour des billets qui ont un numéro ou une lettre spécifiques. Leur démarche bien qu'apparemment insolite m'oblige à prendre en compte leurs découvertes dans mes parutions et je veux ici leur rendre hommage car le temps qu'ils consacrent à leur passion permet d'ouvrir de nouveaux axes de collection.

La résultante des rencontres et des échanges d'informations avec un grand nombre de passionnés est une synthèse raisonnée que je m'applique à restituer à tous ceux qui viennent la chercher dans le site ou dans les ouvrages ou dans des articles comme celui-ci. Ne relâchez pas votre vigilance, tout n'est pas figé, de nombreuses découvertes vont révéler des raretés inattendues. Il faut cependant garder à l'esprit que pour chacun d'entre nous la lettre qui semble la plus rare est toujours celle qui nous manque.

Claude Fayette

Article paru dans la revue Numismatique & Change de Avril 2006

Article précédent
Accueil > Articles
Les articles